J’ai découvert le quadrilatère de Crucuno hier. Après Carnac le matin, je peux vous dire que ça pulse à l’intérieur. Seulement quelques kilomètres séparent les 2 sites. J’emprunte un petit chemin de remembrement à l’ombre. Je n’ai pas vu de panneau jusque-là. Mon gps semble assez efficace. Il m’indique ma destination à 100m, mais déjà, je ressens une multitude d’émotions que je ne sais identifier. Et puis soudain, j’aperçois un panneau en bois. Je m’approche de lui : « quadrilatère » est-il inscrit, montrant la direction vers la gauche. Je tourne la tête. Et là, ils apparaissent ! Ils sont là !… une vague d’émotion me bouscule. Je me mets à pleurer.

Je m’approche. Je me positionne de telle sorte à fermer le quadrilatère qu’ils représentent tous ensemble. J’enlève mon casque. L’instant est solennel. La bruine du matin a laissé la place au soleil .Le vent est fort. Il me fait plisser les yeux. Je me présente à Eux. Ils me souhaitent la bienvenue.

Deux arbres, au centre du quadrilatère, semblent maintenir l’équilibre du tout. On dirait qu’ils s’invitent à danser l’un l’autre, et qu’ils invitent simultanément le visiteur à entrer dans la danse. J’observe. J’ai le vent de face. Il est puissant. Je ne parviens pas à pénétrer en Leur sein.

En arrivant, j’ai voulu poser mon vélo au centre du site. Quelque chose m’en a empêché. C’est un sanctuaire sacré. On y entre avec respect, quand le lieu a décidé que nous étions prêts. Je ne le suis pas… J’observe encore. Je me tourne, tant le vent est violent. Il est à l’image de ce que je vis. Entre Le Manio, le tumulus de Kercado, les alignements du petit Menec, le dolmen de Kermarquer, le tumulus Saint Michel, Le dolmen de Keriaval, le dolmen de Mané Kerioned… Tout ça depuis le matin. Un jour de pleine lune. Ça tourbillonne en moi. Le simple fait de poser le regard sur l’un d’eux fait monter une émotion. Sacré vortex ! Ça décoiffe ! C’est le moins qu’on puisse dire !

J’ai froid.

Je m’assieds là. Je m’aligne avec Eux. Je suis encore sur le pourtour du quadrilatère. Le vent souffle toujours sur ma Bretagne armoricaine. 

Je tente de faire le calme en moi.

Je me pose en méditation. Je me fais pierre.

Le vent continue de souffler. Il ne m’impacte plus. Je n’ai plus froid.

Au bout de quelques minutes, je rouvre les yeux. Le vent s’apaise un instant. Je suis prête. Ils m’invitent à faire connaissance avec Eux…

Morgane Le Moelle 🌸