J’ai choisi de te laisser partir

J’ai choisi de te laisser partir

Voilà. Ca y est. J’ai choisi de te laisser partir. Depuis le temps que tu le réclames. Flammes jumelles ou pas, on ne peut pas forcer quelqu’un qui ne le veut pas à être présent. On ne peut forcer personne à avancer sur son chemin de guérison. On ne peut contraindre personne à aucune prise de conscience. 

Qu’il est difficile ce chemin ! 

Quelle que soit la décision que l’on prenne, elle semble dictée par l’ego. Après tout, qui d’autre que notre ego voudrait que la relation soit ou ne soit pas…. Alors, je me dis que même dans mon choix de te laisser partir, il y a encore une emprise de mon ego. Pouvons-nous vraiment prendre une décision qui ne soit pas dictée par l’ego? Le seul fait vraiment aligné et libre de l’ego serait de s’abandonner à ce que souhaite la Vie, et non pas notre personnalité. Il faudrait réussir à ne rien vouloir. Pas facile. Surtout quand on aime quelqu’un aussi profondément que l’on peut aimer notre flamme jumelle. Choisir de te laisser partir, c’est accepter l’idée de ne plus jamais te revoir. C’est peut-être aussi me dire que j’ai tout foiré. Que j’ai fait les pires choix possibles depuis tout ce temps. Que, par ma faute, nous sommes passées à côté l’une de l’autre. Parce que ma peur de te perdre était trop grande. Parce que mon bien-être en ta présence était si beau. Parce que nous sommes liées pour l’éternité, mais que mes peurs et mes blessures nous ont éloignées l’une de l’autre malgré mes envies de m’expliquer, de m’excuser, de « simplement » te parler. C’est accepter l’idée que je n’atteindrai peut-être jamais ce qui me tient pourtant le plus à coeur. Et tout ça, par ma faute. Que ma proactivité et mon envie de faire pour atteindre mon but à ses limites. Toutes mes tentatives de réconciliation n’ont abouti qu’à toujours plus d’éloignement et de colère de ton côté. J’aurais juste voulu nous savoir en paix. Libre de toute rancoeur. Y parviendrons-nous ? Tout cela est allé trop loin. Avons-nous vraiment franchi un point de non-retour ? Ce que l’on exprime comme une « relation finie », n’est-ce pas encore notre ego et notre volonté de contrôler ? Qui décide que c’est fini? Notre ego blessé ? Notre ego apeuré ? Je ne crois pas que la Vie l’aurait mis en forme de cette façon si Elle avait choisi que c’était véritablement fini. Je sais que tes réactions sont en lien avec tes propres blessures. Et j’ai aussi appris à voir mon besoin de contrôler. Tout autant que le tien. Sauf que toi, tu souhaites contrôler ton envie de ne pas contrôler. Très paradoxal tout ça. Mais bon, au point où on en est. Après tout, c’est vrai, pourquoi ne pas poser des actions pour avancer dans la direction que l’on souhaite ? Pourquoi se déposer autant que tu le fais dans les bras de l’Univers ? Quitte à ne prendre aucune vraie décision. Et prendre le risque de passer à côté de la plus belle relation qui existe. Celle qui nous correspond le mieux. Qui a raison ? Je sais bien qu’aucune de nous n’a raison. Nous sommes des opposés tellement complémentaires. Je dois apprendre à être un peu plus comme toi. Tu dois apprendre à être un peu plus comme moi. Et cela, sans aucune attente. Pour trouver cette plénitude intérieure sans l’autre. Seule cette plénitude sans l’autre pourra nous permettre de nous retrouver un jour. Mais comment ne pas espérer quand on « sait » cela ? Comment s’abandonner quand on sait cela ? Parce qu’aussitôt qu’on arrive à lâcher un peu, alors on se dit que ça y est, l’autre va enfin revenir. Et l’on espère à nouveau un truc qui ne vient pas et qui génère encore un peu de frustration. C’est finalement un peu comme l’éveil : plus on cherche à l’atteindre et moins on y accède. Et aussitôt qu’on l’aperçoit, de manière fugace, aussitôt, il disparaît. Comme cette Lumière de plénitude et d’amour en méditation. Aussitôt que l’on prend conscience de sa présence et aussitôt elle disparaît…
Et dans ce miroir complémentaire et inversé, tant que moi, je veux être en ta présence, tu me fuis. Tant que tu ne veux pas de ma présence, je reviens encore vers toi. Quand tu voudras de ma présence, peut-être que je te fuirai à mon tour. Peut-être faut-il arriver à ce qu’aucune de nous ne veuille plus quoi que ce soit. Comprendre et intégrer que certaines victoires se gagnent justement dans l’abandon. Mais comment arriver à ce que l’on souhaite le plus si on ne le désire plus ? Comment se réjouir d’accéder enfin à un truc que l’on a tant désiré et que l’on ne souhaite plus ? C’est compliqué à concevoir pour moi. Je veux ou je ne veux pas. Mais ne rien vouloir et parvenir à ce que tu veux alors que tu ne le veux plus… après l’avoir tant voulu… Je trouve ça tellement tordu… tellement souffrant… tellement étrange…

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