La courbe du deuil (ou courbe du changement) est un processus que nous sommes tous amenés à traverser lors de certains évènements de vie. Lors d’un deuil, bien sûr, mais aussi lors de tous les changements que nous vivons : déménagement, séparation, licenciement… Peu importe s’il s’agit du deuil de quelque chose ou de quelqu’un, nous passerons par ces mêmes étapes. La vie est jalonnée d’une succession de deuils, de tailles différentes, que nous serons amenés à faire.Pourquoi ça fait mal?C’est l’attachement qui nous fait souffrir. Notre besoin de contrôler, de maîtriser. On ne veut pas de cette nouvelle situation qui apparaît soudain. On veut garder ce qui était. On y est attaché, on ne veut pas lâcher. Lâcher, c’est laisser aller. Mais résister, c’est souffrir.Après le choc de l’annonce ou du changement, c’est le déni. On ne veut pas y croire. On préfère ne pas y croire. Et on peut même continuer de faire comme “avant”. On ne veut pas voir ce qui est pourtant là. Puis dans l’onde de choc, arrive les autres étapes : la colère; qui peut se manifester de tout un tas de manières. Elle peut être exprimée mais elle est aussi parfois occultée ou intériorisée. Attention, nous savons que la colère ronge de l’intérieur (et ce n’est pas qu’une image). Il est important de pouvoir exprimer sa colère, quelle qu’en soit la forme; de la sortir de son corps. Ce peut être en criant mais aussi pourquoi pas par le sport, la danse, l’art…Arrive la peur. La peur du changement, la peur de l’inconnu. La peur de lâcher quelque chose qui était agréable et/ou connu. La peur du vide laissé par l’absence. Parfois un gouffre, un vide intersidéral qui nous amène à la tristesse.Je sais à quel point la tristesse peut faire mal, à quel point elle peut être profonde. Et nous pouvons avoir la sensation d’être si seul et si vide au fond de ce gouffre. L’autre (personne ou situation) peut nous manquer terriblement. Tant que l’on cherche à combler ce manque en essayant de retourner dans cette ancienne situation ou auprès de cette personne, alors que l’on sait bien que cette quête est vaine, on entretient cette tristesse. Cette tristesse est un passage nécessaire. Elle va permettre, avec le temps, plus ou moins long selon les expériences, de se libérer des attentes que l’on pouvait avoir pour accepter le fait que cela n’est plus.Accepter que la situation soit maintenant ainsi, c’est se libérer de ses attentes et de ses résistances pour retrouver une certaine paix intérieure (“Le changement n’est jamais douloureux. Seule la résistance au changement l’est” Bouddha).Vient alors l’étape du pardon. Pardonner l’autre mais aussi se pardonner soi-même. De ce que l’on a pu faire, dire ou même simplement penser sous l’effet de la colère. Pardonner les actions ou les mots de l’autre. Pour certains, l’envie de comprendre peut être grande et on peut rester “coincé” dans la colère, la peur ou la tristesse, dans cette quête de compréhension. L’incompréhension peut entretenir la colère, la peur ou la tristesse. Et on peut avoir la sensation de tourner en rond. Il y a parfois des choses qu’on ne peut pas comprendre, il y a juste à les accepter. C’est le seul moyen pour continuer d’avancer sur cette courbe.Elle est terrible cette courbe car on a beau se croire rendu à la phase de pardon (par exemple), s’il reste encore des traces de colère, de peur ou de tristesse, alors on aura la sensation d’être revenu en arrière, jusqu’à ce que toutes les infimes traces de toutes ces différentes étapes soient nettoyées en totalité.Oui, ça peut prendre du temps. Oui, ça peut être agaçant. On se croit sorti de la courbe et on y revient, encore…Mais il y a un sens et une raison à cette douleur, à cette expérience douloureuse. On a appris dans la douleur. On y a découvert quelque chose sur soi. Il y avait un joyau caché dans cette expérience. Alors, évidemment, si vous êtes encore dans la colère, cette idée peut vous surprendre, peut-être même vous mettre davantage en colère. Et pourtant… Un moment viendra où ce joyau caché se révélera à vous et où vous pourrez dire : “Wahou ! ça n’a pas été facile mais je l’ai fait ! Et j’ai appris de cette expérience. Cette expérience m’a permis de grandir.”Et enfin atteindre cette étape de sérénité et de croissance.Il est possible aussi de rester très très très longtemps dans cette étape de déni et nous pouvons avoir toute une multitude de courbes du deuil non encore “réglées” en même temps en nous. C’est ce qui peut expliquer notre complexité émotionnelle du moment parfois ou une hyperémotivité. Il sera alors nécessaire de les prendre une par une pour revenir dans une sérénité intérieure.Je vous souhaite un beau chemin vers vous-m’aime et vous transmets plein de belles énergies pour aborder toutes ces étapes.
Morgane Le Moelle 🌸