A la faveur de l’automne, je me laisse faire. Je laisse toutes ces feuilles tomber. Je ne les garde pas. Je les offres à la Terre. Gaïa. Je les dépose là. Et je la laisse œuvrer. Les décomposer. En faire du compost, de l’humus, qui recouvre les fruits de mon cheminement et de mes prises de conscience dans ce terreau fertile. Dans les prémices du froid puis de l’hiver, je m’abandonne à la nature. Pour que, de tout ce qui n’a plus lieu d’être, de tout ce qui n’a plus sa place en moi, puisse jaillir à nouveau la vie, et tous ses fruits. Rien ne se perd, rien ne se crée. Tout se transforme. Je me transforme. Tu te transformes. Accueillons le mouvement, le changement. Entrons en conscience et avec confiance dans ce processus d’évolution que nous offre la nature à chaque saison. A chaque instant. Ici, je me dépouille. Je me mets à nu. J’accueille ma vulnérabilité. Et grâce à elle, je m’élève encore. Je grandis. Je me fortifie. Je me déploie. Dans l’infini des cycles de la vie.
Morgane Le Moelle