Le stop ne fait pas de bruit. Il ne déclenche pas immédiatement le soulagement. Il ouvre d’abord un espace étrange, silencieux. Mais dans cet espace, quelque chose commence à se réorganiser.
La première chose qui change, c’est le corps. La tension permanente diminue. L’hypervigilance se calme. Même si parfois, la relation avec un évitant dédaigneux a laissé un profond syndrome post traumatique qu’il faudra prendre le temps de guérir.
Avec le stop, tu cesses de te surveiller émotionnellement. Tu ne te demandes plus si tu en fais trop. Si tu devrais te taire. Si ton besoin est légitime. Il l’est. Il l’a toujours été.
Ce qui change, c’est que tu recommences à te croire. Quand quelque chose te blesse, tu n’analyses plus pendant des heures. Tu reconnais. Tu écoutes. Tu t’accueilles. Avec calme et fermeté. Tu as arrêté de vouloir comprendre ou réparer. On ne peut agir que sur soi-même. Tu ne peux forcer personne à regarder à l’intérieur.
Avec le stop, tu redescends dans ton propre rythme. Tu n’es plus en apnée affective. Tu respires à nouveau à ton propre tempo. Le tien, dans ta juste mesure. Tu reprends ton pouvoir. Avec clarté et lucidité.
Aujourd’hui, tu reconnais plus vite les signaux faibles. Les absences déguisées. Les demi-présences. Et tu n’y restes plus. Tu te respectes.
Car, en effet, ce qui change enfin, c’est ta relation à toi-même. Tu sais désormais que partir n’est pas un échec. Que poser une limite c’est se respecter. Que rester fidèle à toi-même est un acte de maturité.
Le stop est un positionnement droit et ancré. Une posture et un axe retrouvé. Et désormais, il est inébranlable.
