À toi,
Si tu lis ces mots, c’est sans doute que quelque chose en toi a été profondément touché. Peut-être même brisé par endroits. Tu t’es donnée avec sincérité dans la relation. Avec ouverture, avec authenticité, avec entièreté. Peut-être naïvement. Tu ne connaissais pas l’existence de ce comportement évitant dédaigneux. Tu ne croyais pas cela possible. Pas avec lui. Il avait su te donner une belle image de lui… Puis, sans comprendre, du jour au lendemain, tu t’es heurtée à un mur. Il avait disparu, physiquement et surtout émotionnellement…
Tu as peut-être longtemps cherché à comprendre. Bien trop longtemps. Tu as cherché à expliquer, à réparer, à pardonner. Tu as douté de toi bien plus que de lui. Après tout, il t’a fait comprendre si souvent que le problème c’était toi… que tu étais trop sensible, trop en demande, trop intense, trop tout… Il t’a amené à douter de tes propres émotions, de ta valeur. Dans le but de maintenir la valeur qu’il avait de lui-même et de justifier sa défaillance à se connecter à son coeur.
Il t’a fait croire que ton besoin de clarté était un excès, que cela ne servait à rien et que c’était à nouveau l’expression de ton « trop »… Il t’a fait croire que ton désir de lien était un problème, afin de valider sa croyance que les émotions sont signe de faiblesse et que l’envie d’être en lien est signe de dépendance… Il avait surtout besoin de se convaincre lui-même que lui est fort et indépendant…
Mais tout cela n’était pas vrai…
Ce que tu as vécu n’était pas une simple incompréhension relationnelle. C’était une rencontre avec quelqu’un qui ne pouvait pas être là émotionnellement car complètement déconnecté de son coeur. Incapable d’aimer. Tant sa peur de perdre sa liberté l’emprisonne. Sa peur de l’intimité était plus forte que sa capacité à aimer.
Tu as été confrontée à des silences qui criaient. À des retraits qui blessaient. À du dédain qui t’a fait douter de ta réalité. Et parfois, à une violence que tu n’avais jamais connue auparavant. Il a pu te montrer son pire visage. Jamais tu n’aurais cru qu’il soit capable d’autant de violence. Et pourtant…
Si tu te sens encore confuse, fatiguée, hypersensible ou méfiante, ce n’est pas une faiblesse. C’est la trace d’un système nerveux qui a tenté de survivre à l’insécurité pendant trop longtemps. Ton corps et ton cœur ont fait de leur mieux. Tu portes peut-être aujourd’hui les traces d’un syndrome post traumatique laissé par ses comportements dysfonctionnels.
Tu n’es pas folle d’avoir espéré. Tu n’es pas naïve d’avoir cru aux moments de proximité. Tu n’es pas responsable de sa fuite. Ni des blessures qu’il ne veut surtout pas aller voir…
Peut-être portes-tu encore l’espoir qu’il comprenne un jour. Qu’il reconnaisse la monstruosité de ses comportements. Ses manquements. Son dédain. sa violence.
Mais il est important que tu entendes ceci, doucement et clairement :
ce que tu attends ne dépend pas de toi. Et il est possible que cela n’arrive jamais.
La réparation que tu mérites ne viendra pas de lui. Mais elle peut venir de toi. De ce moment où tu choisis de te croire à nouveau. De ce moment où tu cesses de te demander ce que tu aurais dû faire pour être enfin accueillie et entendue.
Tu as le droit d’être affectée
Tu as le droit de te sentir blessée.
Tu as le droit de prendre du temps pour te reconstruire.
Tu as le droit de poser des limites là où tu t’es trop longtemps adaptée.
Un jour, tu comprendras que cette traversée, aussi douloureuse qu’elle ait été, t’a reconnectée à quelque chose d’essentiel : ta capacité à t’aimer sainement. Sans t’oublier et en te respectant.
Ne te ferme pas à cause de quelqu’un qui ne savait pas aimer et pour qui la fuite et le dédain étaient les seuls moyens de se préserver de ce qu’il ressentait comme un danger. Ne renie pas ta profondeur. Elle est belle. Et le monde a besoin de ta sensibilité. Qu’elle t’aide désormais à créer…
Qui tu es n’était pas le problème. Cela ne l’a jamais été et cela ne le sera jamais. Prends soin de toi à présent. Reviens à toi. Fais de la place à la douceur, à la lenteur, à la reconstruction, à la compassion…
Celui qui ne s’accueille pas ne peut pas être en mesure d’accueillir l’autre. Ne te condamne pas. Mais écoute-toi, reviens à toi, cesse de te diluer au profit de quelqu’un qui ne te respecte pas. Il a voulu éteindre ta lumière pour continuer de se sentir fort et pour valider sa croyance que montrer ses émotions est signe de faiblesse. La vrai force et le vrai courage consiste pourtant à trouver l’audace de rester connecter à son coeur, quoi qu’il arrive. Ce qu’il considère comme ta faiblesse parle évidemment de la sienne. Ta sensibilité est en réalité ta plus grande force. Elle est précieuse.
Merci d’oser la partager et la mettre à profit de ce monde qui en a tant besoin.
