Ma très chère Gaïa,
Je t’écris ces mots pleine d’interrogations face à ces jours qui arrivent. Et j’observe. J’observe l’homme et ses agissements. C’est toujours surprenant…
Crois-tu qu’un jour il puisse comprendre le lien qui l’unit à toi ? Que pour prendre soin de lui, il lui faut prendre soin de toi. Je crois que nombreux sont ceux qui ne trouvent aucune raison à la nécessité de prendre soin d’eux. Ceux-là ne s’aiment pas. D’autres brûlent la chandelle par les deux bouts, hantés par la croyance qu’il faut consommer cette vie avant que la mort ne survienne. Et tous fuient leurs peurs à travers l’action et le mouvement. La peur du vide ou de l’absence. La peur de ne pas être aimable. La peur de manquer. La peur de perdre. Tout cela s’agite en eux. Alors, ils amassent. Ils s’accrochent. Si seulement ils savaient…
Ma très chère Gaïa, si seulement ils savaient que c’est la peur de la mort qui les empêche de vivre. Pleinement. Si seulement ils savaient que la mort n’est qu’un leurre qui s’inscrit dans un plan bien plus grand. Certains essaient pourtant de partager leurs expériences ; de décrire cet espace infini dont chaque individu, chaque parcelle de vie, fait partie. Certains ont touché cette plénitude absolue ou toute peur se dissout. Ne reste alors que l’Amour. Mais je crois que seule l’expérience peut parfois amener à un changement de conscience.
Ma très chère Gaïa, l’homme ne sait pas communiquer. Il apprend. Parfois, il essaie de bien « faire ». Mais souvent, il oublie d’« Être ». Il ne sait pas encore que pour être, il n’y a rien à faire. Et que l’on peut trouver le Tout dans le rien. Il ne sait pas qu’une présence silencieuse est bien plus puissante que n’importe lequel des mots qu’il ne pourra jamais prononcer. Il apprend. Il apprend la communication subtile et silencieuse. Celle qui lui permet de communiquer avec toi ; d’entendre des messages… différemment… Celle qui permet de ressentir depuis son cœur plutôt que de réfléchir avec sa tête. La réflexion est là pour nous mettre à l’abris de ce que l’on croit être un danger. Mais lorsque l’on écoute son cœur, on sait… On sait qu’aucun danger n’existe, que tout n’est qu’expérience. On sait que nous ne sommes qu’une goutte d’eau qui retournera un jour dans l’infini de l’Océan.
Ma très chère Gaïa, je sais que ta foi est grande. Et j’ai envie que la mienne soit tout autant que la tienne. Bien sûr, il y a encore beaucoup à faire – ou à être… – mais je vois émerger, partout, des germes de conscience, de bienveillance, d’altruisme, de sensibilité, qui me donnent envie de croire que tout est encore possible. J’ai envie de croire que nous sommes à l’aube d’un grand changement. J’ai envie de croire que chacun trouvera, un jour, la porte de son cœur. Libre de ses peurs. Pour avancer ensemble vers un monde harmonieux où chacun se sentirait libre d’être qui il est vraiment, dans le plein potentiel de toutes ses qualités intrinsèques, dans l’amour de lui-même et des autres, tels qu’ils sont.
Reçois tout mon amour, ma très chère Gaïa.
Morgane
Morgane Le Moelle – Colore ta Vie 🌸