16 août 2019

Depuis l’annonce de mon départ pour Compostelle et plus encore maintenant que je marche, j’ai reçu de nombreux témoignages.

« Quel courage ! » me dit-on.

Je suis toujours surprise par ces mots. Au-delà des appréhensions des uns et des autres, je m’interroge sur la notion de courage. Est-ce la pleine lune qui m’amène à ces réflexions, à moins que ce ne soit la marche… Depuis quelques jours, j’ai remarqué, en fin de journée, lorsque je marchais, harassée par les kilomètres parcourus, que j’en avais oublié le sens de ma marche. Je marchais par automatisme. Déconnectée. Je continuais d’avancer. Parce qu’il faut bien marcher… Je dois arriver à ma destination… Celle que je me suis fixée. Je ne suis pas du genre à renoncer. Je crois que certains ont déjà pu constater mon caractère persévérant 😉. Mais puis-je vraiment en sourire ? Peut-être pas… Où est la frontière entre persévérance et orgueil ? Jusqu’où cela est-il une qualité ? A partir d’où cela devient-il un défaut ?

Du courage ?

Et s’il s’agissait plutôt de rage tout court…

De cette accumulation d’énergie enfouie en moi parce que, trop souvent, je n’ai pas su exprimer les émotions qui se manifestaient. Alors je les ai tues. Parce que ces choses-là, ça ne se dit pas… Parce que ce n’est pas convenable, parce que, tout de même, ce serait exagéré. Parce que ce serait trop…

Alors non, point de courage, peut-être juste un coup de rage qui cherche à s’exprimer de n’importe quelle façon et que la marche aiderait à se déliter à chaque pas, d’une manière plus douce… de la même façon que pourrait le faire la soupape d’une cocotte-minute. Étais-je sous pression ? Je croyais pourtant que cela était derrière moi…

Ce chemin serait-il là pour me permettre de me défaire de tous les moindres restes de rage, de colère, de tristesse, de peur que la vie m’a fait vivre ?

C’est ce que je crois.

A travers ce travail alchimique, pas après pas, je transmute.

Parfois, je ressens encore des relents de colère m’envahir et je vois aussi la peur qui se cache derrière elle. Puis la tristesse… Alors, je les relâche, chacune leur tour, du mieux que je peux, avec douceur et amour. J’y mets de la tendresse. J’accueille mon ego qui cherche encore parfois à contrôler ma vie, soi-disant dans le but de me protéger… Mais qu’en est-il vraiment ?

Je n’ai jamais rien vécu de plus beau que lorsque j’ai décidé de m’en remettre à la Vie dans une foi totale et inconditionnelle. Si seulement je réussissais à rester continuellement dans ce flow… Mais mes peurs ont la vie dure. Alors je retrouve le sens de ma marche : lâcher mes peurs, pas après pas. Pour faire place à la Confiance et m’ouvrir à la magie de la Vie.

Morgane Le Moelle – Colore ta Vie 🌸