Compostelle – au contact de soi

Compostelle – au contact de soi

25 août 2019

La fatigue physique peut-elle nous pousser au fin fond de nos émotions ? La souffrance physique peut-elle nous permettre d’entrer au contact de notre souffrance émotionnelle ?

Il semblerait que oui.

C’est sans doute pour cela que je veux pousser mon corps dans ses retranchements. Je veux aller au fond de mes émotions.

Aucun intérêt si cela était facile.

Je veux aller au bout du bout… Je veux tout libérer. Tout. Je ne veux plus me laisser diriger par mes souffrances. Je veux entrer dans la Paix. Dans le Silence à l’intérieur. Je veux toutes les débusquer. Car certaines se sont bien camouflées au fil du temps. Ou alors, elles faisaient si mal, que c’est peut-être moi qui avais décidé de les enfermer à triple tour au fond de mon cœur. Dans un endroit que moi-même j’avais pris grand soin d’oublier. Peut-être même ai-je jeté les clés, par peur d’être confrontée à nouveau à ces souffrances un jour. Mais si je ne les regarde pas, elles continueront de me faire souffrir, malgré le temps qui passe… Elles continueront de me hanter. Je dois les accueillir, je dois les regarder, les réconforter. Je dois même apprendre à les aimer. Je dois apprendre à aimer ce qui me fait le plus peur et le plus mal. C’est le seul chemin pour qu’elles ne me fassent plus ni mal ni peur. Je le sais. Et j’ai déjà fait un bon bout de chemin. Oh que oui ! C’est une certitude lorsque je regarde en arrière. Voilà 5 ans que je chemine. Bien avant d’entreprendre ce chemin vers Compostelle. Et sur ce parcours, pour moi, c’est un peu comme si j’entreprenais les finitions de ma maison intérieure. C’est ce que j’ai envie de croire. Je suis en train de poncer les imperfections qui restent encore avant d’y mettre la décoration que j’ai choisie. Trouver Ma couleur.

Mais pourquoi est-ce parfois si difficile de lâcher nos blessures ? Pourquoi restons-nous autant accrochés au passé ? On souhaiterait souvent retenir ce qui n’est plus. Mais après tout, il faut bien accepter le fait que ce n’est déjà plus là. Nous restons accrochés à un souvenir. Nous vivons dans le passé. Dans notre nostalgie, notre colère, nos ressentiments. Nous voulons avoir raison. Notre ego ne veut pas lâcher. Après tout, j’ai raison de souffrir avec tout ce que j’ai vécu », se dit-il. Lâcher, c’est reconnaître que cette souffrance n’a plus lieu d’être à présent. C’est reconnaître qu’aujourd’hui nous continuons de nous faire souffrir nous-même. Oui, cette souffrance a existé. C’est une réalité. Mais est-il nécessaire de maintenir cette souffrance en nous pour le reste de notre vie ? Et s’il était possible de la transformer. D’en faire autre chose. De bien plus beau. De bien plus noble. De bien plus constructif, créatif, novateur… J’ai choisi de changer mes maux en mots avec l’espoir qu’ils puissent aider au-delà de ma personne. Car les mots, tout autant que les maux, ont une résonnance universelle.

Alors, je veux plonger en moi. Je veux renouer avec la beauté de mes émotions. Elles sont l’indicateur de mon authenticité. Vivre pleinement l’émotion qui se manifeste, c’est s’autoriser à être pleinement soi-même. Et, ce faisant, c’est aussi autoriser l’autre à être pleinement lui-même.

Il est grand temps de rendre à nos émotions la place qui est la leur. Notre société a tellement tendance à les dénigrer, à les cacher, à les taire, à les voir comme une marque de faiblesse.

Cela passera forcément par la libération de toutes nos émotions non exprimées qui se sont cristallisées en nous. Et si cela n’est pas fait, nous savons aujourd’hui qu’elles s’exprimeront de toute façon un jour, quoi qu’il arrive, d’une façon ou d’une autre, parfois d’une manière dont nous nous serions bien passés. A travers cette souffrance physique…

Nos émotions sont inscrites dans notre corps. Et elles parlent.

Libérer nos émotions enfouies, c’est retrouver la paix dans son corps autant que dans son esprit.

Et moi, j’aspire à la Paix.

Sur ce chemin, la rudesse du parcours et des conditions extérieures nous font beaucoup transpirer. J’aime croire que cela permet d’extérioriser toutes ces choses enfouies si profondément. Qu’il est bon d’arriver à l’auberge à la fin de l’étape du jour. J’y lave mon corps et mon linge. J’aime cette phrase, trouvé un jour quelque part et que j’utilise souvent dans mes accompagnements : « les larmes sont à l’âme, ce que le savon est au corps ». Alors, tout en marchant, je nettoie aussi mon âme. Je laisse sortir ces vieilles émotions cristallisées en moi. Je marche vers ma propre paix. Je libère mon corps et mon cœur. Et je continue d’avancer, chaque pas, toujours plus sereine.

Avec tout mon amour 💜

Morgane Le Moelle – Colore ta Vie 🌸

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